Qui est-ce ?
En 1869, un homme marche dans la rue lorsqu’un vertige le saisit. Sa démarche est incertaine, ses gestes maladroits. Sans comprendre ce qui lui arrive, il tente de rentrer chez lui. Que se passe-t-il ? Est-ce de la fatigue ? Une attaque ? Ou quelque chose de plus mystérieux ?
Quelques jours plus tard, à l’hôpital, un médecin l’ausculte, tapote ses réflexes, observe sa posture, sa respiration. Il note une faiblesse musculaire asymétrique, une atrophie progressive, mais aucun trouble de la sensibilité.
Ce médecin, c’est Jean-Martin Charcot.
Et ce qu’il est en train d’identifier pour la première fois, c’est une maladie aujourd’hui connue sous le nom de… sclérose latérale amyotrophique, ou SLA.
En 1874, Charcot publie une description complète de cette affection. Elle touche exclusivement les neurones moteurs : ceux qui commandent les muscles volontaires. Petit à petit, le corps s’affaiblit, la voix s’éteint, les mouvements se figent… mais l’intellect reste intact. Une prison corporelle dont le cerveau est parfaitement conscient.
La SLA détruit les motoneurones, ces fils électriques qui relient le cerveau aux muscles. En l’absence de stimulation, les muscles s’atrophient : c’est l’amyotrophie.
Le terme "sclérose latérale" fait référence à une zone de la moelle épinière qui durcit à cause de cette dégénérescence.
Charcot a été le premier à relier ces symptômes cliniques à des lésions spécifiques observées à l’autopsie. Il a nommé la maladie, l’a classée, et posé les bases de la neurologie moderne.
Dans les pays francophones, la SLA est d'ailleurs souvent appelée "maladie de Charcot".
La SLA reste aujourd’hui une maladie incurable, bien que la recherche progresse. Elle touche environ 1 000 nouveaux patients par an en France.
Et grâce à Charcot, il y a plus d'un siècle, cette affection a cessé d’être une énigme médicale.