Surprenante surprise
Notre cerveau passe son temps à prédire l’avenir : la prochaine note de musique, l’objet emballé dans un papier cadeau ou la suite d’une histoire.
Dans la BrainNews #28, vous sursautiez suite à la mise en marche d’un marteau piqueur fictif. Un son inattendu arrive à vos oreilles et vous êtes surpris. C’est l’erreur de prédiction.
En 2024, Tania Barkat de l’Université de Bâle a publié une étude pour comprendre comment le cerveau apprend à réagir aux surprises sonores. Elle et son équipe ont fait écouter à des souris des séquences de sons répétitifs entrecoupées de sons inattendus, tout en enregistrant l’activité de leur cerveau. Et leur découverte est… inattendue !
« Ce développement de la réaction surprise commence (…) à la périphérie et se termine dans le cortex cérébral, affirme la professeure. Le cortex cérébral mûrit donc beaucoup plus tard que prévu : chez l’humain, cela équivaudrait à peu près au début de la vingtaine. »
En revanche, chez des souris élevées dans le silence, ce développement est retardé.
Cette expérience met en lumière la force de l’apprentissage, essentielle pour que le cerveau appréhende l’inattendu.
Selon notre « vision du monde », nos cerveaux réagissent donc différemment.
La surprise ne se résume pas à un évènement inattendu et désagréable. L’erreur de prédiction peut entraîner une libération importante de dopamine, renforçant ainsi les circuits neuronaux associés à un événement. Cette augmentation de dopamine facilite l'apprentissage et la mémorisation, car le cerveau cherche à mieux comprendre et à mettre à jour ses futures prédictions.
Et même si, adulte, nous devenons moins impressionnables, il est important de « surprendre » notre cerveau, souvent endormi par la routine...